De retour en Chine après 25 heures de bus
Actuellement, seuls des bus réalisent la liaison entre le Laos et la Chine. Une ligne de train est en cours de construction et celle-ci devrait faciliter les déplacements. Il s’agit d’un projet réalisé par la Chine, qui construit ainsi une voie ferrée jusqu’en Malaisie. Mais pour le moment, à défaut de pouvoir profiter du train (accessible dans plusieurs années), nous devons prendre le bus pour rejoindre la Chine depuis le Laos. Nous réservons donc notre billet pour Kunming, un trajet d’environ 25 heures.
25 h de bus entre le Laos et la Chine
Après tout ce temps de voyage, on est assez habitué aux réservations de transport. Regarder les commentaires d’autres voyageurs sur des sites tels que 12go.asia est une de nos habitudes pour savoir à quoi s’attendre. Malheureusement, ce trajet est très mal noté (moins de 3 sur 5 !)* mais nous ne trouvons pas d’autres alternatives. Un peu dur pour un trajet aussi long mais au moins, cela nous permet d’ajuster nos attentes.
Le bus part à 7 h de la gare routière de Luang Prabang au Laos. On y arrive un peu plus tôt pour retirer nos billets. Dehors, autour du bus, des voyageurs commencent à s’accumuler : que des hommes, probablement Chinois ! Le trajet semble populaire pour les travailleurs, nous sommes clairement les deux seuls touristes.
Le départ approche, tout le monde embarque. Nous découvrons l’intérieur du bus, plus moderne que ce que nous avions vu dans les commentaires. Il y a trois rangées de mini-couchettes sur deux niveaux, des oreillers et des petites couvertures. Par chance, on a chacun des places en bas (plus confortable, ça tangue moins !) et à l’avant du bus (également plus confortable). Les couchettes sont correctes mais un peu petites même pour moi qui arrive tout juste à étendre mes jambes !
*En revenant sur le site 12go pour préparer cet article, je réalise que les commentaires des autres voyageurs (plus critiques que le nôtre…) sur ce trajet ont été effacés pour ne laisser que le nôtre…
Il est 7 h, départ du bus. Le trajet nous fait de nouveau profiter des superbes paysages du Laos. Mais ça tourne beaucoup ! Je prends une bromine après 2h de route, découragée par l’idée d’avoir la nausée pendant 25 h !
Le bus s’arrête à peu près chaque 2 h et pour des pauses (rapides) déjeuner / souper. Comme le chauffeur ne parle pas anglais et que notre chinois n’a pas beaucoup progressé, il a pris l’habitude de nous écrire la durée de la pause sur un petit papier. Une chance que les chiffres latin soient universels !
Un peu avant 16 h, on entame les démarches pour le passage de frontière. Le bus s’arrête une première fois à un poste de frontière, mais il semble que ce soit pour des déclarations de marchandises uniquement. On repart, le bus traverse un vaste terrain vague… Certains panneaux sont indiqués en chinois, pourtant on est censé être encore au Laos ?! Un doute s’installe… On se demande si on n’a pas loupé notre occasion d’enregistrer notre sortie du Laos… Mais non tout va bien, on arrive bel et bien au poste de frontière du Laos. En quelques minutes, notre sortie est enregistrée. Arrive ensuite le poste chinois. Les douaniers semblent peu habitués à voir des passeports canadien et français. Notre contrôle prendra un peu plus de temps que nos compagnons de voyage (on espère que le bus ne partira pas sans nous… cela faisait partie des scénarios-catastrophes que nous avions lus dans les commentaires !). Mais de nouveau, tout se passe pour le mieux. Notre entrée en Chine est enregistrée, on se réinstalle dans nos mini-couchettes. Il est 17h30 (heure chinoise), « plus que » la nuit à passer dans le bus avant d’arriver à Kunming demain matin.
La suite du trajet se passera sans encombre, ou presque. Une crevaison agacera notre chauffeur vers 2h du matin, mais celle-ci ne dérangera pas la plupart de nos compagnons de voyage qui continueront à dormir. Roue changée, le trajet reprend pour arriver comme prévu vers 9h à Kunming.
Je ne pourrais pas dire que l’on ait passé une super nuit mais ça été bien moins pire que ce qu’on s’était imaginé. C’est sûr qu’on ne se privera pas de prendre le train la prochaine fois, mais la qualité du trajet en bus semble s’être améliorée depuis les derniers commentaires. On a aussi peut-être été chanceux !
Kunming et les Western Hills
Dès notre arrivée à Kunming, on renoue rapidement avec la gentillesse chinoise. Heureusement d’ailleurs car ici, personne ne parle anglais ! La ville semble bien moins touristique que d’autres villes en Chine, on croise très peu d’Occidentaux. D’ailleurs, mes petits cheveux blonds semblent attirer l’attention : les gens nous fixent, beaucoup… Même si ces regards insistants sont par moments un peu gênants, personne ne se montre irrespectueux ni intrusif, ce qui est quand même appréciable. Il faut juste se réhabituer à ce léger surplus d’attention…
De Kunming, on se dirige vers les Western Hills, site accessible en métro. En arrivant, on découvre plein d’étals de street food ! On s’arrête à l’étal de pommes de terre barbecue : elle nous sont servies prédécoupées, à nous de l’assaisonner avec les multiples sauces proposées sur la petite table. Le propriétaire – amusé par notre présence – nous montrera comment faire. Cela vaudra la peine, c’est un snack parfait pour démarrer l’après-midi !
Le ventre plein, on démarre notre balade sur Western Hills. Le site est très grand ! Comme souvent en Chine, des bus sont proposés et les chemins sont très bien aménagés. On décide néanmoins de se lancer à pied directement, comme d’autres visiteurs. Notre ascension nous amène à visiter un premier temple : Huating Temple, l’un des plus grands temples bouddhistes de la province du Yunnan. Très beau et assez différent de ce qu’on avait l’habitude de voir. On poursuit via le Taihua Ancient Passway. Le chemin ne longe plus la route et est désormais dans la nature, très appréciable. La nature est belle et très différente de ce que nous avons vu au Laos : on se croirait dans une forêt française ! Ce sont désormais des feuillus et des pins qui nous entourent. On gravit les nombreuses marches qui nous permettent d’atteindre le Taihua Temple, qui offre notamment un point de vue sur le lac Dianchi (vue un peu cachée en journée par la brume / pollution néanmoins). Nous avons déjà fait une bonne marche, environ 6 km, mais il reste encore de la distance à faire pour rejoindre le Dragon Gate (site phare du Western Hills).
On arrive finalement au point d’entrée de Dragon Gate. Le site est populaire : de nombreux bus sont garés à l’entrée pour amener des groupes. La destination est prisée des touristes chinois. À l’entrée, l’agent me propose de prendre le téléphérique pour monter en haut de Dragon Gate puis redescendre à pied. Mais on veut poursuivre notre marche et surtout éviter la foule. Ça semble une bonne idée, en théorie… Dans la vraie vie, les groupes vont tous faire ce que l’agent propose : monter en téléphérique puis redescendre à pied. Or il n’y a qu’un minuscule chemin ! Nous allons être à contre-courant de tous ces gens… L’ascension va être compliquée. Au début, on laisse passer les groupes mais le flot de personnes est incessant ! Si on attend une pause, on ne se rendra jamais. On avance alors doucement tant bien que mal à contresens. L’ascension est difficile, les nombreuses marches à gravir ajoutent au défi de croiser tout ce monde. On est tellement concentré sur notre montée à contre-courant qu’on passera à côté du Dragon Gate sans même s’en apercevoir ! On aura tout de même eu l’occasion d’apprécier – rapidement – les sculptures à même la grotte du site, ainsi que la vue sur le lac Dianchi. Épuisés par notre ascension épique, on n’aura aucun scrupule à choisir la descente en bus vers le métro, bien heureux de suivre le mouvement du plus grand nombre pour une fois !
Après cette visite de Kunming, direction Xiamen, sur la côte Est de la Chine. Située à 12h de train de Kunming (trajet direct avec le G1682), cette ville sera notre point de départ pour notre traversée du Pacifique. Mais avant cette traversée prévue mi-avril, nous nous rendons dès maintenant à Xiamen afin de faire un crochet à Taïwan.