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À Travers La Saskatchewan 

À travers la Saskatchewan 

Après les montagnes, nous voici dans les Prairies, portion mythique de toute traversée du Canada. Et pour cause, ici le défi ne sont plus les montées incessantes qui vous font sentir comme le gagnant du Tour de France une fois en haut. Non, le défi est invisible mais bien présent : le vent. On en entend parler depuis notre départ : « Vous allez vers l’Est, vous aurez le vent de dos ! ». Légende urbaine ou réalité ? Qui sait… Pour le moment, nous démarrons notre traversée de la Saskatchewan, sans savoir encore l’impact que le vent aura sur nous.

17 Juin : La barrière des 130 km

Jour 26 vélo (30 total) : Eagle Valley Park à Swift Current  (135,47 km)

Levés à 5h30, départ à 7h30 : notre prochaine destination est à 135 km, la journée va passer vite ! Partir tôt est toujours super : la lumière matinale est sublime et rouler vers le soleil levant a un charme singulier. On aimerait le faire plus souvent, mais soyons honnêtes : se lever à 5h30 est plus facile après une journée de repos qu’après une journée de vélo. Aujourd’hui, notre trajet est rythmé par les collines saskatchewannaises. On conserve ainsi notre entraînement des montagnes. On arrive au camping de Swift Current vers 17h. C’est notre première journée avec autant de kilométrage ! Mais le vent a été clément avec nous. Quoi qu’il en soit, on va bien dormir.

18 Juin : Première épreuve du vent   

Jour 27 vélo (31 total) : Swift Current à Chaplin (91,70 km)

Aujourd’hui, il fait chaud, très chaud et nous avons beaucoup de montées dans les premiers 40 km (l’inclinaison est assez forte pour nous ralentir à 7 km/h !). Mais les montées ne sont que la pointe de l’iceberg : le vent est au rendez-vous. Qu’il soit de face ou de côté, le vent est le compagnon ingrat de tout cycliste. On ne le voit pas, il change d’intensité constamment et quand il n’est pas à votre avantage – comme aujourd’hui ! –, il fait de votre journée une épreuve herculéenne. Aujourd’hui sera donc notre première journée à devoir réellement l’affronter : il sera fort et de côté, du matin au soir !

En arrivant en fin de journée, pour la première fois, ce sont davantage mes bras qui me font mal plutôt que mes jambes : le vent nous fait crisper les mains sur nos guidons pour garder l’équilibre (et le cap) !

Côté logistique, nous avons bien fait d’aller à l’épicerie à Swift Current ce matin : on découvre vite qu’en Saskatchewan, il y a de grandes portions de route sans rien : ni station essence, ni village, ni épicerie, ni arrêt toilette ! Aucune épicerie non plus à Chaplin, village où on s’arrête ce soir et qui compte moins de 300 habitants (ai-je mentionné que les rues dans ce village ne sont pas pavées ?).

Tel que nous l’avions lu, le camping semble abandonné. On a bien fait d’avoir appelé hier au seul hôtel de la ville : ils viennent de changer de propriétaire et ont ouvert juste pour nous ce soir. Même si cela se voit qu’il n’était pas 100 % prêt à recevoir des clients, on est quand même content d’avoir un toit et une douche pour finir cette difficile journée.

19 juin : Acte gratuit de gentillesse  

Jour 28 vélo (32 total) : Chaplin à Moose Jaw (86,36 km)

Notre trajet est des plus tranquilles : peu de choses sur la route, si ce ne sont de jolies collines et des écureuils terrestres (aussi appelés spermophiles) qui accompagnent notre avancée. On improvisera un espace pique-nique au bord de la route avant de se réfugier à l’ombre d’une station essence pour notre goûter d’après-midi. Comme souvent, des gens nous abordent pour savoir ce que l’on fait : Où êtes-vous partis ? Où allez-vous ? Toujours agréable d’échanger entre nos heures de pédalage, et les gens ici se montrent très encourageants. Comme ce petit monsieur – qui a l’âge d’être mon grand-père – qui donne un 20 $ à Benjamin : « Buy yourself some lunch ! » – « and don’t forget to share ! » de renchérir son ami ! On se sent comme des enfants mais l’attention est touchante 🙂 

Pique-nique le long de l’A 1

On reprend notre route, ma roue arrière écrase un fil de fer laissé par un ancien pneu crevé. Une chance, il ne passe pas au travers de mon pneu (vive les Marathon Plus !).

Le soir, on est accueilli chez Glenda grâce à Warmshowers. Glenda nous fera goûter un crumble aux baies Saskatoon tout en nous contant l’histoire de la Saskatchewan. Saviez-vous qu’il y a plusieurs communautés Hutterites autosuffisantes en Saskatchewan et au Manitoba ? Pour les intéressés, voici à ce lien un article de CTV Saskatchewan sur le sujet (en anglais).

20 Juin : Cap des 2000 km

Jour 29 à vélo (33 total) : Moose Jaw à Regina (73,01 km)

En route pour Regina. La route est calme. On s’arrête au Shell pour une petite pause glace (il fait chaud!), la jeune fille à la caisse me demande dans quelle direction on roule. « Vers l’Est ? Parfait, je vais prévenir les camionneurs de faire attention à vous sur la route ». Attention de nouveau très touchante. Aujourd’hui est également la journée où nous atteindrons 2 000 km au compteur.

Le cap des 2000 km

Ce soir, on s’arrête dans Regina chez un ami d’enfance de Benjamin, Luke et sa femme Shannon. L’arrivée dans Regina est tout à fait fascinante : vous l’aurez compris, il n’y a pas grand chose le long des routes en Saskatchewan, mais en approchant de Regina, on aperçoit un îlot de maisons au loin : la ville est là, comme sortie de nulle part au milieu du désert. La transition est bien marquée : des rangées de maisons marquent la séparation entre le désert des Prairies et la ville.

21 Juin : Le retour des arbres

Jour 30 à vélo (34 total) : Regina à Grenfell (136,36 km)

Journée chaude de nouveau. On s’arrête après 70 km à Indian Head pour pique-niquer et prendre de l’eau. Le monsieur du centre d’information nous offrira des bouteilles d’eau (Petit conseil : les centres d’informations sont généralement généreux en eau pour les cyclistes. Ne vous privez pas de les visiter). Le paysage a changé depuis nos jours précédents : on commence à revoir des arbres et davantage d’habitation le long de la route.

Comme le vent est clément, on décide de rouler jusqu’au camping de Grenfell où nous arriverons en fin de journée. Inconvénient de manger tard : les moustiques sont au rendez-vous, et eux aussi ont faim ! Tant pis pour la table extérieure, on soupera dans la tente.

Élévateur à grain de Grenfell

22 Juin : Le vent, prise 2

Jour 31 à vélo (35 total) : Grenfell à Moosomin (104,54 km)

Dès notre départ du camping vers 10h ce matin, on sent que le vent s’est déjà levé. Windfinder nous avait prévenus, on va avoir une dure journée. Il nous faudra plus de 3 h pour rejoindre Whitewood, ville à mi-parcours. Pause lunch pour reprendre des forces (on utilise le fameux 20 dollars offerts plus tôt 😉 ) et on repart. Mais le vent ne s’est pas calmé entre temps… De nouveau, beaucoup de tensions dans les bras, beaucoup de fatigues aussi et l’ombre du découragement se pointe : on donne tout ce qu’on a pour rouler entre 12 et 15 km/h ! La vue du compteur de vitesse fait dure. On arrive finalement à Moosomin en fin de journée. Coup d’œil rapide à Windfinder et à la météo, les prévisions ne sont pas superbes pour demain : pluie et vent. Deux bonnes raisons pour prendre une journée de repos demain.

23 Juin : Pause à Moosomin

Jour OFF à Moosomin (36 total)

Qu’il fait bon être à l’hôtel quand le ciel devient noir et que le vent se lève ! Nous pourrons observer la pluie de l’intérieur, mais pas d’orage (dommage, les orages des Prairies sont réputés être très beaux). Journée repos et ballade dans le centre-ville de cette petite ville de 2 500 habitants.

 

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