Mongolie: de l’effervescence citadine au calme des campagnes
Nous revoilà de nouveau dans le train, cette fois-ci entre Oulan-Oude (Russie) et Oulan-Bator (capitale de la Mongolie), autre portion du Transmongol. Après une nuit de trajet ponctué par les arrêts aux frontières (russe puis mongole), nous arrivons aux aurores à la gare d’Oulan-Bator. Rapidement, on sent que l’énergie est différente ici par rapport à la Russie : notre guide – qui venait nous retrouver à la gare – nous accueille avec un grand sourire et de façon très chaleureuse. Même genre d’accueil de la part de notre hôte airbnb! C’est à ce moment-là qu’on réalise que les sourires nous manquaient.
Oulan-Bator : une ville en extension
La capitale de la Mongolie, Oulan-Bator (ou UB comme on la surnomme ici) est une énorme ville en construction constante. Les Mongols sont historiquement un peuple nomade, mais depuis les dernières décennies, le pays fait face à un fort exode rural. De ce fait, la ville doit pouvoir accueillir rapidement un grand nombre de personnes, mais ne dispose pas toujours des infrastructures nécessaires. Résultat : beaucoup de constructions, beaucoup de trafic, et beaucoup de pollution. L’électricité de la ville provient majoritairement de centrales aux charbons* construites avant cet afflux de population. Ces centrales se trouvent désormais au cœur de la ville. À cela s’ajoute la pollution domestique : 60 % des habitants de UB vivent dans des yourtes et se chauffent souvent aux charbons!
Entre l’activité des centrales, le trafic important et les émanations de charbon domestique, Oulan-Bator enregistre des tristes scores de pollution, ce qui a bien entendu un impact très néfaste sur la qualité de vie des habitants.
*pour les connaisseurs, il s’agit de centrales co-générations, dans ce cas-ci qui produisent à la fois de l’électricité et de l’eau chaude pour la ville.
Nos coups de cœur à Oulan-Bator
Le Musée national d’histoire de Mongolie est un incontournable pour en connaître davantage sur l’histoire de la Mongolie ainsi que Gengis Khan (que les Mongols prononcent « Tchinguis Han ») et ses descendants. Gengis Khan reste encore aujourd’hui une figure majeure pour les Mongols : son imposante statue se trouve à l’entrée du Parlement et son visage sur les billets de banque.
Une fois à jour avec l’histoire de Mongolie, le International Intellectual Museum vaut assurément le détour : il s’agit d’un musée regroupant nombre de casse-tête, puzzles ou encore jeux d’échecs, entre autres. Dans un autre style, le Central Museum of Mongolian Dinosaurs est également excellent: un des rares musées – à ma connaissance – à exposer autant de réels os de dinosaures. Ce musée travaille fort pour récupérer de nombreuses pièces découvertes en Mongolie mais exposées à l’étranger.
Le désert de Gobi et les campagnes mongoles
Un voyage en Mongolie ne serait complet sans un séjour dans les campagnes mongoles (ou « countryside ») et le désert de Gobi. Pour se repérer dans ces contrées, mieux vaut faire appel à un guide et un chauffeur (dans notre cas, nous avons fait affaire avec Four Season Travel et n’avons pas été déçus!). De nouveau, nous étions relativement hors saison, nous savions que nous devions nous préparer à avoir froid, surtout pour passer 7 nuits dans des yourtes. Dès la première nuit, nous avons rapidement compris que les yourtes se réchauffent très vite, mais se refroidissent tout aussi rapidement (sauf les yourtes d’hiver bien entendu mais elles n’étaient souvent pas encore installées). L’importance d’avoir un bon feu et de le maintenir devient primordiale!
Découvrir les paysages mongols ainsi que la grandeur du territoire est tout à fait fascinant : des kilomètres et des kilomètres de terres, de steppes, de sable, de roches ou encore de montagnes! Le désert de Gobi est tout sauf un désert de sable. Ainsi, le paysage est ponctué de yourtes dans lesquelles vivent des familles de nomades accompagnés de leurs troupeaux de chameaux, de chèvres, de moutons ou encore de chevaux, selon les familles.
Visiter les campagnes mongoles, c’est accepter de rouler de nombreux kilomètres par jour pour profiter en contrepartie de paysages majestueux et dormir dans des camps de yourtes à plusieurs kilomètres de tout autres campements! Outre la tranquillité et le calme que cela offre – hormis les aboiements des chiens du campement qui font tourner notre imagination à plein régime! – c’est aussi la possibilité de regarder un ciel étoilé hors de toute pollution visuelle!
Pour résumer en quelques points, voici ce que nous avons préféré de notre semaine hors de UB :
- grimper les Dunes de Khongor, et réaliser que cela prendrait effectivement 1 h pour gravir 200 mètres de sable!
- les couleurs fascinantes de Tsagaan Suvarga (« White stupa »), formation rocheuse sculptée par le vent dont les couleurs oscillent de rouge / roses / violette et jaune!
- monter à cheval avec le propriétaire du camp de yourte proche de la montagne sacrée Khögnö Khan et ramener les chameaux avec lui (je ne devais pas avoir l’air assez experte – ou simplement frigorifiée – pour l’accompagner pour les moutons lors d’un deuxième trajet)
- voir les chevaux sauvages de Mongolie (cheval de Przewalski) dès les premières minutes de notre entrée dans le Khustai National Parc alors que ceux-ci sont réputés pour fuir les touristes
- découvrir 2 cm de neige au petit matin (toujours en plein désert de Gobi)
- s’amuser dans le froid à prendre quelques photos de nuit (en sachant qu’une yourte bien chauffée nous attendaient!)
Végane en Mongolie?
Être végane en Mongolie n’est pas un souci à Oulan-Bator (nous avons soupé plusieurs fois au Luna Blanca, super bonne cuisine végane à faible coût, et avons trouvé plusieurs mets véganes dans les épiceries, incluant des simili-viandes locales). Par contre, dans les campagnes, c’est un peu plus difficile. Traditionnellement, les familles de nomades accueillent les visiteurs avec du Milk tea (mélange à base de lait – de vache ou de chameau ou autre selon ce que possède la famille – de thé, de sel et d’eau), et la politesse veut bien entendu que l’invité l’accepte avec plaisir. Nous nous sommes également fait offrir de l’aaruul – bloc de lait caillé déshydraté et séché – ainsi que de l’airag – boisson traditionnelle mongole, à base de lait fermenté de jument, et là encore, il ne serait question de dire non (cela fait partie de nombreuses règles à suivre dans les yourtes : toujours accepter les mets offerts, que l’on est faim ou non).
Néanmoins, nous avons pu manger végétarien (et majoritairement végétalien) à chaque repas sans souci. Bien que les spécialités mongoles soient toutes à base de viande, notre guide Shine (qui cuisinait pour nous comme dans tous ce type de tour) a su adapter certaines recettes mongoles à notre régime végétarien/végétalien.
Quelques lectures
Durant notre voyage, j’essaie de lire au moins un ouvrage sur la destination où nous nous trouvons (c’est un des avantages de voyager en train ou en bateau, cela comprend du temps pour lire). La bibliothèque en ligne de Montréal est une ressource méconnue mais au combien riche en contenu! En Mongolie, voici les deux ouvrages lus:
- « Marco Polo, la grande aventure », écrit par Viviane Koenig : j’ai réalisé après l’avoir emprunté qu’il s’agissait d’un roman jeunesse 😉 Peu importe, le roman prend la forme du journal intime du protagoniste. Celui-ci y raconte notamment sa rencontre avec son père puis son premier voyage sur la route de la soie. Divertissant et facile à lire.
- « Les enfants du Khan » de Armand Herscovici : roman historique nous faisant suivre les péripéties d’Alagh, personnage fictif qui rencontrera les très réelles femmes d’influence du peuple mongol suite au décès de Gengis Khan : Toregene (épouse d’Ogodeï, fils de Gengis Khan et successeur de ce dernier), Sorgatani (épouse de Tolui – également fils de Gengis Khan – et mère de Kubilaï) puis Chabi (épouse favorite de Kubilaï). Un bon mélange d’histoire et de fiction, quelque peu romancé (trop?) par les histoires d’amour d’Alagh.
La Mongolie nous laissera de superbes souvenirs et de nombreuses photos! Tout voyageur désirant s’y rendre et visiter l’extérieur de UB devra néanmoins être prêt à faire des concessions niveau confort : beaucoup de kilomètres à parcourir sur des routes ou sentiers non pavés, l’absence de toilettes et de salles de bains et des yourtes plus ou moins chauffées selon les lieux (nous étions en octobre, ce problème existerait moins en été). Avoir un bon chauffeur et un bon guide est également un paramètre clé pour avoir un séjour plaisant et en apprendre un maximum sur la Mongolie et sa culture.
Désormais, il est temps pour nous de reprendre la route du Transmongol pour parvenir au bout de la ligne: Pékin.
Vous allez l’air de faire un voyage fabuleux. Votre blog est très intéressant à lire.
Merci 🙂
Tous ces noms que je connais sans les avoir vu de près… Vous réalisez ici le rêve de tout pilote de ligne qui voudrait rencontrer les régions qu’il a survolées…
Un collègue l’a fait: il est parti de Canton pour rejoindre Paris …à vélo (à retrouver sur internet l’aventure de François Suchel) en suivant au plus près les voies aériennes
Maintenant cela restera pour nous un rêve… la réalité étant les petits fils à voir grandir
Gros bisous à vous deux, on pense bien à vous Jojo Jean
Un grand merci 🙂 On va faire en sorte de faire honneur à tout ses beaux paysages souvent survolés (quoique j’ai confiance que tu en aies vu aussi beaucoup 🙂 )
Prenez soin de vous et merci pour ton mot,
Des bisous à toute la famille