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Nos 14 Jours En Cargo à Travers Le Pacifique

Nos 14 jours en cargo à travers le Pacifique

Quand on décide de voyager sans prendre l’avion, c’est au moment de traverser les océans que cela se complique. Pour l’Atlantique, nous avons pu embarquer sur le Queen Mary 2 (nous vous racontions la traversée ici). Pour la traversée du Pacifique, c’est un peu plus compliqué. Peu de croisière régulière offre ce trajet et je dois dire que nous voulions essayer quelque chose de différent. Après quelques aléas logistiques (dont nous vous parlions ici), nous avons finalement réservé nos places à bord de l’APL Temasek pour voyager de Xiamen à Los Angeles.

Quelques chiffres

362,82 : longueur du bateau en mètres
8 000 : nombre de conteneurs (la capacité totale est de 14 000)
14 : durée en jours de la traversée (ce qui est considéré comme une traversée rapide !)
22 : membres de l’équipage
5 : nombre de nationalités différentes de l’équipage
2 : nombre de passagers (c’est-à-dire nous)
1 : nombre de femmes à bord 😉

Au rythme de l’équipage

Notre rythme sur le bateau-cargo est lié à celui de l’équipage, et particulièrement aux horaires des repas. Petit-déjeuner entre 7h30 et 8h30, déjeuner entre 11h30 et 12h30 et souper entre 17h30 et 18h30. À compter que presque chaque jour, l’heure est décalée d’une heure pour suivre les fuseaux horaires traversés : à 19h, toutes les horloges du bateau se règlent automatiquement à 20h, les journées passent un peu plus vite.

Concernant la nourriture, nous savions que sur un cargo, il fallait nous préparer à faire des concessions. À notre arrivée, nous avions prévenu Julian – le chef cuisinier – que nous étions végétariens. Initialement, il a semblé un peu surpris… On ne savait donc pas trop à quoi s’attendre. Mais finalement, tout a très bien été. Quasiment à chaque repas, Julian avait une assiette spéciale pour nous, surtout si le repas de l’équipage contenait majoritairement de la viande.

Les repas se prennent au mess des officiers. Deux places nous ont été assignées dès le début de la traversée. Nous sommes placés à côté de la table du Capitaine (appelé Master sur le bateau), du chef mécanicien (qui est l’un des hommes le plus important à bord : c’est lui qui sait comment faire avancer la machine !), du second mécanicien et de l’officier en chef. Les interactions se passent toutes en anglais, c’est la langue officielle à bord.

On comprend vite qu’il y a un seul tabou à bord : la météo ! Il n’est pas bien vu de parler de tempêtes, d’orages ou de grosses vagues. On sent toujours la tension montée, l’inquiétude « you never know with the sea ! » pour citer le Capitaine. Mais bizarrement, les officiers nous racontent pleins d’histoire de containers qui brûlent, de pirates des mers, d’incidents d’équipage ou encore de sauvetage en mer de plus petits vaisseaux !

Sur le bateau, nous pouvons aller partout librement sauf sur le deck et dans la salle des machines, pour lesquels nous devons être accompagnés et porter du matériel de sécurité (casques, chaussures…). On a la chance de pouvoir faire le tour du deck et de visiter la salle des machines avec le chef mécanicien lors d’une belle journée ensoleillée. C’est d’ailleurs cette journée, alors même que nous étions au niveau de la mer, que plusieurs dauphins sont venus nager autour du bateau !

Concernant notre cabine, nous sommes situés deux niveaux sous le bridge, et comme tout le monde, entourés de containers ! Le jour de notre embarquement, nous avons pu assister à l’efficace chargement du bateau. Au fil des minutes, nous avons vu l’horizon de nos fenêtres être doucement masqué par des containers. Peu importe, on a tout de même de la lumière naturelle qui entre, et surtout on sait que l’on peut monter sur le bridge à tout moment pour profiter du paysage. La vue y est sublime : d’imposantes fenêtres donnent une vue complète de l’horizon ! Et si le vent n’est pas trop vif, nous pouvons toujours aller dehors pour profiter davantage de la vue (et de l’air frais !).

Notre « routine de cargo »

14 jours de temps libre, sans connexion internet, sans avoir à cuisiner ou faire la vaisselle ou le ménage, c’est un réel luxe ! L’un comme l’autre, nous voulions utiliser ce précieux temps à bon escient. Nous avons alors choisi des activités que nous voulions avancer durant ce trajet : apprendre / pratiquer le dessin, jouer du ukulélé, écrire le blogue, suivre des cours en ligne (via la plateforme coursera, le matériel des cours peut-être téléchargé en amont), aller à la salle de sport… Pour s’assurer de progresser dans nos projets, nous avons établi une « routine de cargo », soit un horaire précis pour avancer dans nos activités. Évidemment, nous avions une discipline pour la suivre mais en se laissant une certaine marge de manœuvre. C’est sûr que le matin où je me suis levée à 4h30 pour aller voir le lever du soleil sur le bridge, ma matinée s’est finalisée par une grande sieste ! Mais après 14 jours, nous avons l’un et l’autre beaucoup progressé dans chacun de nos projets.

14 jours de pur calme

Finalement, ces 14 jours ont été intensément calmes. Nous étions chanceux car, sur ce bateau, les machines étaient dans un bâtiment séparé des logements et du poste de commande, ce qui fait que nous n’entendions aucunement le bruit des moteurs. La mer a aussi été très calme ! Apparemment, nous avons été chanceux car normalement le Pacifique est plus intense que cela (deux voyageurs qui avaient fait la traversée précédente avaient passé beaucoup de temps dans leur cabine, souffrant du mal de mer…).  Pouvoir monter sur le bridge tous les jours et voir l’océan à perte de vue, et cela sans le moindre bruit à part celui du vent, est également très apaisant !

Le Pacifique à son plus calme

28 avril : on voit la côte Ouest des États-Unis. Il est temps de se préparer à débarquer. Le retard de départ d’un bateau fait que nous ne pouvons accoster que dans la soirée. Il est alors trop tard pour que l’immigration vienne contrôler l’équipage et nous. Nous passons donc une dernière nuit à bord (et à quai) avant de rencontrer les agents aux petites heures du matin (5h30 !). Une fois les formalités accomplies, nous devons encore attendre notre chauffeur : seuls les véhicules homologués peuvent entrer dans cette portion du port chercher des passagers. Vers 11h, notre voiture arrive. Il est temps de dire au revoir à l’équipage et de descendre les nombreuses marches qui nous amènent finalement sur la terre ferme. Nous voici désormais en route pour le centre-ville de Los Angeles, nous préparant mentalement à renouer avec l’énergie des villes nord-américaines !

Arrivée au port de San Pedro près de Los Angeles

 

Cet article comporte 6 commentaires
    1. Nous n’avons pas encore concilié l’ensemble de notre budget (le vélo de la fin étant une étape qui n’était pas planifiée initialement) et sommes en train de préparer un article récapitulatif à ce sujet. À paraître bientôt 🙂

      Ce que je peux vous dire dès maintenant, c’est que les voyages en cargo sont plus chers qu’on ne le pense ! Mais on a adoré pareil 🙂

  1. Bonjour,
    Je trouve votre article superbe !
    Par contre j’aimerais savoir sur quel site vous avez pu réserver ce trajet ? Et si c’est Compliqué ou pas de trouver des cargos qui transportent des « touristes » pour traverser le pacifique?
    Merci d’avance
    Sandy

  2. Bonjour Aline,
    J’ai déjà sollicité votre aide concernant le voyage en cargo il y a quelques jours pour l’obtention du visa américain, et je me permets de le faire à nouveau pour ce qui sera de mon arrivée aux Etats-Unis… Aviez-vous eu besoin d’un billet de continuation pour entrer sur le territoire ? J’ai lu que c’était indispensable pour une arrivée par voir aérienne, mais pas nécessairement par voie terrestre. J’ai un doute pour ce qui est de la voie maritime…
    Merci encore pour votre attention, vos précieux conseils et votre super récit !
    Mathilde

    1. Bonjour Mathilde,
      Désolée de mon délais de réponse. N’hésitez pas à nous écrire en mp pour ce type de demande au besoin. Dans notre cas, on ne nous a pas demandé de billet de continuation lors de notre arrivée. Dans le doute, voyez s’il est possible de poser la question à une entité « officielle » car les requis peuvent évoluer d’une situation à une autre.
      J’espère que votre voyage s’est bien passé.
      A

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