Finalement, le retour à la maison
Nous voici à Halifax, destination ultime de notre traversée cycliste de l’Amérique du Nord. C’est aussi notre dernière ville à découvrir dans le cadre de notre année de voyage : dans 48 h, nous embarquerons dans un train Via Rail pour revenir à Montréal, c’est fois-ci pour de bons. Mais avant cela, partons explorer la ville.
Brunch d’arrivée
Comme toute journée sans vélo, la tradition veut qu’une partie de la journée soit consacrée à manger ! C’est au Wild Leek que nous irons déguster notre brunch d’arrivée. Cela dit, Halifax regorge de petits restaurants végétaliens, nous avions l’embarras du choix.
Visite de la ville
Nous consacrons le reste de la journée à visiter la Citadelle d’Halifax. Beaucoup de mise en scène, des gens en costume d’époque, des simulations de tirs, tout est là pour que la visite touristique soit réussie. Une exposition temporaire sur les Guerres Mondiales retiendra notre attention, bien que celle-ci se finisse par une démonstration de tir (ces éléments me laissent toujours dubitatives…).
À propos d’Halifax
On ne peut parler d’Halifax sans parler du triste incident qui a ravagé la ville il y a plus d’un siècle. Le 6 décembre 1917, un cargo de munitions français (le Mont-Blanc) et un bateau norvégien (l’Imo) rentrent en collision. Le Mont-Blanc prend rapidement feu, mais sa dangereuse cargaison (5,85 millions de livres d’explosifs…) transformera en quelques minutes ce feu en une puissante explosion, qui est encore aujourd’hui l’une des plus puissantes de notre histoire !
Ce matin-là, Patrick Vincent Coleman, télégraphiste à la gare de Richmond, a néanmoins réussi à avertir les gares avoisinantes de l’incident en cours à Halifax mais surtout du risque d’explosions imminent (pour une raison inconnue, il était au courant du contenu du Mont-Blanc). C’est son message qui permettra au monde extérieur de savoir qu’il se passait quelque chose de grave à Halifax, lorsque toutes communications seront coupées suite à l’explosion. Coleman est décédé ce jour-là.
Retour en train
Via Rail appelle ce trajet « L’Océan ». Ce sera notre dernier trajet en train. Et soyons honnêtes : ce ne sera pas le moins cher ! Pour 418 CAD, nous avons tous les deux nos places assises pour ce trajet de 20 h (repas non inclus). À titre de comparaison, notre «roomette » pour voyager de San Francisco à Seattle nous a couté 471 USD (repas et couchette inclus). Pour un trajet sur un banc, cela nous semble cher payé (ai-je mentionné que pour avoir une couchette cela aurait doublé par deux le prix ? presque 1000 CAD pour une nuit en train, c’est beaucoup). Par contre, nous avons été agréablement surpris de la gestion de nos vélos par Via Rail. Il n’était pas clair si nous devions mettre nos sacoches dans un sac et payer des frais de bagages en plus, finalement cela ne sera pas nécessaire. Notez toutefois qu’un frais supplémentaire est à payer pour les vélos (57 CAD pour nos deux vélos). Conseils pour les cyclistes : prévoyez un outil pour retirer vos pédales (cela vous sera exigé à l’embarquement).
Une fois les frais payés au comptoir, nous retirons les sacoches de nos vélos et chargeons le tout sur le tapis des bagages. Nos vélos sont désormais dans les mains de Via Rail. Je suis normalement peu attachée au matériel mais ce matin j’ai un pincement au cœur de voir mon vélo partir (sans moi…). C’est peut-être aussi le moment où je réalise que la traversée est réellement finie.
Ces 20 heures en train seront pour nous la première occasion de regarder en une seule fois TOUTES nos photos de voyage ! On parle ici de près de 20 000 photos. En restant appuyé sur la flèche de défilement, nous mettrons une heure à tout parcourir ! Un beau moment pour savourer ce qu’on a fait durant cette année. Il n’y a rien à dire, on a eu une belle année bien remplie.
Arrivée à Montréal
Il est 10 h, nous arrivons à la gare centrale de Montréal, la même gare d’où nous étions partis le 26 juillet 2017 dans le train 68 pour New York ! Aujourd’hui, nous rentrons chez nous en vélo. Le temps de récupérer les vélos, de réinstaller les sacoches, de nous réveiller un peu, nous prenons la route pour nos derniers kilomètres.
Le décor est bien connu : le centre-ville de Montréal, la côte Berri (désormais facile !), le parc Lafontaine, la piste sur Rachel, de Lorimer, puis la rue Chabot, notre rue. L’accueil est intimidant : mes beaux-parents sont là mais surtout Sylvain Sarrazin – journaliste de La Presse – et Hugo-Sébastien Aubert – photographe de La Presse – nous attendent pour capter notre arrivée. Le naturel reprend très rapidement le dessus : sourire, embrassade et échanges de nos premières impressions, nous vivons le moment en toute simplicité. Après quelques minutes, nous remontons dans l’appartement que nous avions quitté il y a plus d’un an. Un de nos chats nous y attend, il est bien heureux de nous retrouver ! Il est temps de se réinstaller chez nous.
Félicitations! Avec toutes les discussions au sujet des moyens de réduire notre empreinte environnementale, le récit de votre voyage tombe à point. Je recommande votre site à toutes les personnes qui s’intéressent de près ou de loin à leur impact sur la planète.
En particulier votre expérience démontre que dans les parties du monde où d’importantes masses de population doivent se déplacer efficacement, comme en Europe de l’Ouest et en Asie du Sud-Est, les moyens de transport sont très avancés.
L’une des étapes marquantes du Canada moderne fut la construction d’un lien ferroviaire transcontinental. Après 150 ans d’existence, notre pays a malheureusement peu à célébrer quant à son rapport avec la nature et l’environnement.
Merci beaucoup Bruno pour ce nouveau commentaire sur notre site et voyage. C’est très apprécié !
Oui l’impact du voyage sur l’environnement est un sujet qui nous touche beaucoup. Un article sur le calcul de notre empreinte carbone va suivre prochainement d’ailleurs 🙂
Au plaisir de vous lire,
Avez-vous l’intention de traduire votre site en anglais? Il y a un vif intérêt, en Europe notamment, pour les voyages utilisant des moyens autres que l’avion. Si oui je pourrais vous mettre sur une piste pour le faire sans frais.